Je viens de terminer la lecture de "la Captive des Hommes de Bronze" de Valérie Simon.
Quelle claque!
Ce n'est pas nouveau, j'apprécie énormément la plume de l'auteur, Valérie Simon que j'ai d'ailleurs déjà interviewé il y a quelques temps déjà et dont j'ai chroniqué le recueil de nouvelles "coeurs à corps".
Mais j'ai beau me dire que si j'ai acquis "la Captive des Hommes de Bronze" pour l'intégrer à ma PAL (pile à lire), c'est parce qu'il s'agissait sans aucun doute d'une valeur sûre, j'étais loin de me douter de ce que j'allais découvrir.
Dès les premières lignes, on est pris à la gorge par les mésaventures du jeune héros. Père de famille, et encore enfant, quelque part, dans ma tête, je me suis très vite identifié au protagoniste principal. C'est sans doute aussi dû à la plume maligne de Valérie Simon, qui immerge le lecteur dans son histoire en déployant d'ingénieux procédés littéraires et une facilité déconcertante à décrire un univers fictif à travers les yeux d'un personnage à tel point qu'on en vient très vite à le vivre. Oui, quand je parle d'immersion, ce n'est pas de façon édulcorée.
Alors, c'est bien beau, tout ça, mais "la Captive des Hommes de Bronze", c'est quoi?
Il s'agit du premier tome d'une saga - que j'espère longue! - intitulée "Mysteria". Mysteria étant le nom de la planète sur laquelle prend place une très grande partie de l'histoire. La Captive des Hommes de Bronze est un roman de Science-fiction, mais c'est également une histoire de voyage, de quête initiatique, d'enquête policière, voire de fantasy (je pense à la carte, à la fois magnifique et très utile, que l'on trouve en début du livre... comme dans les romans de fantasy). Je suis un grand lecteur de littérature fantastique, sous toutes ses formes, mais j'aurais le plus grand mal, si j'étais libraire ou bibliothécaire, à classer ce roman dans tel ou tel rayonnage. Mais ne chipotons pas: l'action de ce roman s'inscrit dans notre futur, et en majeure partie sur une planète lointaine. On est bien dans de la SF.
Je me rend compte que continuer d'en parler constitue un risque: celui de dévoiler quelque chose d'essentiel. Et comme je ne veux pas spoiler, voici le texte que vous pourrez découvrir en 4ème de couv':
Jim et Jessica sont les seuls survivants du massacre qui a coûté la vie à leurs parents, des pionniers ayant bâti une ferme sur la planète Mysteria. Kidnappés par des guerriers à la peau couleur de bronze, les De-Shirs, ils sont emmenés vers les lointaines montagnes du Sardan. Jim parvient à s'échapper mais est contraint d'abandonner sa petite soeur, âgée de trois ans. Des années plus tard, Jim est devenu médecin sur Terre.
Persuadé que Jessica est toujours en vie, il revient sur Mysteria pour tenter de la retrouver. Il apprend que Jessica est devenue De-Shir. Une ennemie des hommes. Mysteria est un monde de prédateurs où les plantes carnivores sont douées d'intelligence et où les tempêtes font des ravages. La colonie d'humains qui s'y est installée – des repris de justice – n'obéit à nulle règle ; la violence y est loi.
Pour Jim, le chemin menant à Jessica s'annonce semé d'embûches... Et l'ennemi est-il celui qu'il croit ?
J'en avais parlé dans ma chronique de "Coeurs à Corps", Valérie Simon est une amoureuse de la nature. Elle en connaît un rayon sur les espèces animales et végétales. Elle est passionnée. Et ça se voit. Et ça se lit. A tel point que lorsqu'elle nous décrit les paysages de Mysteria, on a l'impression de découvrir un monde déjà connu, à la fois terrible mais familier, cauchemardesque mais crédible. Rien de ce qu'elle invente ne semble tiré par les cheveux, tout semble se tenir à travers un écosystème, une biosphère totalement pensée. Les contrées traversées par les personnages, les embûches auxquelles ils doivent faire face - les prédateurs de la faune et de la flore mais aussi les éléments, avec ces fameuses tempêtes de vent dévastatrices - rendent le récit palpitant.
Mais, plus que tout, c'est le côté humain qui donne à ce roman son cachet particulier. L'amour d'un frère pour sa soeur, le sens de la vie, le sacrifice, la fragilité de l'existence, la peur de la mort, tous ces thèmes sont abordés dans le récit... et croyez-moi, cela donne à réfléchir!
Je me suis beaucoup attaché au personnage principal, dès les premières lignes. Difficile de lâcher ce roman, en fin de compte, mais en se disant qu'il s'agit d'un premier tome et que le deuxième n'est pas encore paru, on se doute qu'on restera sur sa faim. J'ai beau avoir fait durer le plaisir, cela a finalement été le cas. Bonne et mauvaise surprise en même temps. Vivement la suite.
Dans sa construction, dans sa forme, "la Captive des Hommes de Bronze" ressemble - et cela n'est pas sans me plaire - à une série télévisée. Chaque chapitre s'inscrit dans le récit comme un épisode à part entière avec un titre, une thématique particulière et, bien sûr, un satané clifhanger. Vous savez, quand vous vous apprêtez à aller vous coucher, et que vous vous dites "je vais lire juste un chapitre et j'éteins la lumière", mais que c'est juste impossible parce qu'à la fin de chaque chapitre c'est tout simplement impossible d'en rester là...
"La Captive des Hommes de Bronze", à mon sens, mériterait vraiment d'être adapté sous forme de série télévisée, à la manière de "Games of Throne" ou "The Walking Dead". Avec les moyens d'"Avatar" de Cameron, auquel le roman m'a fait penser - de part la richesse de la faune et de la flore, une fois encore, d'un monde extra-terrestre.
Pour terminer, j'ai envie de changer de langage. La langue De-Shir n'est pas facile à prononcer, mais je pense en avoir cerné la structure linguistique:
"Niaez na uazvire lea moeeea le txopze le Ranexie Aieop!"